Après les affirmations répétées que la température de la Terre ne cesse d’augmenter en raison de la proportion croissante de gaz à effet de serre (sauf de l’avis d’ Allègre, qui n’a rien compris et qui prétend le contraire pour faire son intéressant), les neiges et frimas du mois de décembre en ont étonné plus d’un. À commencer par Hortefeux et Fillon, et en suivant par nos journalistes météo, qui ont enquêté sur cette question troublante, et ont fini par trouver des explications qu’ils ont essayé de nous transmettre.
On a ainsi entendu l’un d’eux développer récemment une longue argumentation :
puisque la température augmente, les glaces des pôles fondent. Comme il y a moins de glace, les rayons du soleil sont moins réfléchis, et donc chauffent plus, et donc la température augmente. (On peut noter au passage l’inutilité flagrante de cette boucle qui ne fait qu’affirmer que puisque la température augmente, donc la température augmente).
Donc, les océans, soumis à des températures plus élevées, s’évaporent plus. Et après quelques passes magiques selon lesquelles cela produirait un anticyclone très au nord, il en a conclu que l’air froid du pôle Nord descend vers l’Europe.
Et voilà donc pourquoi votre fille est muette : c’est bien parce que le réchauffement climatique s’accélère que la température diminue.
Voilà déjà un grand pas de fait : on a compris pourquoi la neige est tombée en décembre.
Reste maintenant à trouver le responsable, pour lui intenter un procès qui pourra le déclarer coupable ; parce qu’il va bien falloir rembourser les accidents de voiture et les voyages annulés. Il ne faudrait quand même pas oublier tous ces manques à gagner, tout cet argent perdu malgré le « travailler plus ».
Il serait peut-être temps d’expliquer à ceux qui nous informent sur la météo que si la température du globe augmente effectivement (sauf pour Claude Allègre) de 0,75° par siècle (c’est-à-dire de 0,75/36500 = 0,000021° par jour), cela ne signifie pas pour autant qu’il fera demain 0,000021° de plus qu’aujourd’hui. Et que peut-être même il fera demain 7 ou 8° de plus, ou 4 ou 5° de moins qu’aujourd’hui, sans que cela remette en question un quart de poil de seconde le réchauffement climatique.
Il faudrait apprendre à nos journalistes météo (et à ceux qui les écoutent) ce qu’est une moyenne, et ce que sont des fluctuations aléatoires autour d’une moyenne.
Mais « aléatoire » est probablement un mot difficile à utiliser pour ceux qui prétendent faire de la « science » !
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